Léger: le PLQ au plancher, mais qui en profitera?

Malgré un mois chaotique pour les libéraux, le dernier sondage Léger montre que la CAQ peine toujours à dépasser le PLQ.

Mauvaise nouvelle pour le PQ et la CAQ : le Parti libéral du Québec aura un nouveau chef pour la campagne de 2026. Après un mois où des tuiles semblaient tomber quotidiennement sur la tête de l’ancien ministre fédéral, entraînant son parti à la baisse dans les intentions de vote, celui-ci a annoncé sa démission hier.

Un (bref) sondage de la maison Léger a été publié hier dans le Journal de Montréal. Comme les dates de terrain sont du 12 au 15 décembre, ces chiffres doivent être interprétés comme l’état de la course au creux de la vague pour le PLQ et pour Rodriguez.

Quelques observations à propos de ce sondage, qui ne contenait que les intentions de vote — pas de taux de satisfaction, ni chiffres sur le meilleur premier ministre ou la souveraineté :

Au niveau national, le Parti québécois récolte 35% d’appui parmi les électeurs décidés et enclins. Il s’agit d’un recul de quatre points par rapport au sondage Léger de la fin novembre — possiblement une simple régression vers la moyenne après ce 39% qui sortait de la fourchette des derniers mois.

Pour ce qui est de la Coalition avenir Québec, elle obtient 19% d’appui, son meilleur résultat depuis mai dernier. Malgré tout, il est difficile d’y voir de bonnes nouvelles pour François Legault et son équipe. Le PLQ est embourbé dans la tourmente depuis un mois, au point où son nouveau chef a dû démissionner, et malgré cela la CAQ ne parvient même pas à dépasser le PLQ? Ça n’augure rien de bon pour la CAQ.

Soulignons toutefois une donnée qui a attiré notre attention : la performance de la CAQ dans la région de Québec. Selon Léger, elle récolterait 23% d’appui dans la Capitale-Nationale, à égalité statistique avec le Parti conservateur du Québec (25%). En comparant ce sondage avec celui de la fin novembre, la CAQ aurait grimpé de neuf points dans la région, presque entièrement aux dépens du PQ.

S’agit-il simplement d’un sous-échantillon régional (un peu) aberrant? Peut-être. Mais nous surveillerons de près les chiffres des prochains mois afin de voir si la CAQ effectue un (mini) retour en force à Québec.

Nous devrons également observer la progression du Parti conservateur du Québec à l’échelle nationale. Avec 15% chez les francophones, le PCQ pourrait causer des surprises s’il se maintient à ce niveau.

Toutefois — et l’argument s’applique aussi à la CAQ — ce sondage a peut-être été mesuré au pire moment pour le PLQ, ce qui change le « dénominateur » des sondés. Je m’explique : plusieurs électeurs libéraux, déçus par les événements des dernières semaines, ont pu décider de demeurer discrets ou de retirer temporairement leur appui au PLQ, sans pour autant se tourner vers un autre parti.

Il s’agit d’un phénomène courant, et non unique au PLQ ni au Québec. Conséquence : lorsque des électeurs se réfugient dans l’indécision, même momentanément, le dénominateur diminue, ce qui fait grimper mécaniquement les partis rivaux. On remarque d’ailleurs que le PCQ, la CAQ et QS sont tous en hausse dans ce sondage. Il ne fait aucun doute que le dernier mois a été pénible pour le Parti libéral, mais il se peut que les données de ce sondage exagèrent temporairement les gains des autres partis. À suivre.

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