Mise à jour Qc125 : un an avant le scrutin, le PQ creuse l'écart
À douze mois de la prochaine campagne au Québec, le PQ se maintient en territoire majoritaire, alors que plusieurs électeurs francophones quittent le navire caquiste.
Dans un an jour pour jour, nous serons à l’aube de la prochaine campagne électorale québécoise. Et elle promet d’être enlevante.
Nous vous présentons aujourd’hui une mise à jour de la projection Qc125 — une photo style « Polaroid » du portrait politique actuel au Québec.
Et ce portrait sourit, d’une oreille l’autre, au Parti québécois, tandis que la CAQ s’enlise à nouveau.
Le plus récent sondage de la maison Léger, publié mercredi dans les médias de Québecor, accorde 35 % d’appuis au Parti québécois à l’échelle nationale (+5 points depuis juin), dont 45 % auprès de l’électorat francophone (+7). Ces résultats, combinés à la division actuelle du vote, placeraient le PQ confortablement en territoire majoritaire si des élections avaient lieu ce mois-ci.
Mais souvenons-nous : en décembre dernier, nous dressions une analyse similaire des libéraux fédéraux. Or, les évènements du printemps ont vite rebattu les cartes. La politique peut changer à une vitesse fulgurante.
Certes, il n’y pas peut-être pas à la CAQ de dauphin du calibre de Mark Carney (qui pourrait briguer la chefferie de la CAQ si François Legault devait céder sa place ?), mais les événements du printemps dernier sur la scène fédérale devraient servir de leçon d’humilité à tout analyste politique.
Car si le PQ domine aujourd’hui et paraît invincible, les données laissent aussi entrevoir certaines vulnérabilités. Bref, la position du PQ est fort enviable, mais non imprenable.
Passons maintenant aux chiffres de cette mise à jour Qc125 du 22 août 2025.
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En intégrant le nouveau sondage Léger, la projection Qc125 place le Parti québécois à 75 sièges en moyenne, soit douze de plus que le seuil de la majorité (63).
Avec une avance de 17 points devant la CAQ (et de 27 points chez les francophones, selon Léger), le PQ progresse dans les banlieues de Montréal (Montérégie, Laurentides, Lanaudière), les comtés centraux de la région de Québec, ainsi que dans plusieurs régions francophones qui s’étaient tournées massivement vers la CAQ depuis 2018 : l’Abitibi, le Saguenay, le Bas-Saint-Laurent et même le Centre-du-Québec (dont Arthabaska).
Le Parti libéral du Québec ne progresse pas dans cette mise à jour, mais consolide sa deuxième place avec une moyenne de 38 sièges. Léger lui attribue la tête dans le Grand Montréal, ce qui suggère une remontée dans Laval et l’ouest de la Montérégie. L’Outaouais et l’Estrie commencent aussi à prendre une teinte plus rouge sur la carte.
Le Parti conservateur d’Éric Duhaime a perdu des plumes dans le dernier sondage Léger, mais sa base électorale de la grande région de Québec se raffermit. Depuis plus d’un an, nous voyons ce phénomène se dessiner : la Capitale-Nationale pourrait être le théâtre de batailles entre le PQ et PCQ, avec les autres formations qui regardent de loin dans les estrades.
Les chiffres ne s’améliorent pas pour Québec solidaire. Cette projection ne lui accorde en moyenne que cinq sièges, tous sur l’île de Montréal : Mercier, Gouin, Sainte-Marie—Saint-Jacques, Hochelaga-Maisonneuve et Laurier-Dorion. D’autres circonscriptions solidaires, comme Taschereau, Sherbrooke et Rosemont, demeurent des énigmes et nous aurons besoin de données locales (et hyperlocales) pour s’y retrouver.
Et finalement, la CAQ. Cette projection ne voit aucune circonscription favorable à la CAQ, mais il se peut que le modèle ait, par manque de données locales, des points aveugles.
Selon les chiffres disponibles, parmi les circonscriptions les plus probables pour la CAQ se trouvent : Champlain (Sonia LeBel), Granby (François Bonnardel), La Prairie (Christian Dubé), ainsi que Johnson, Iberville et L’Assomption (François Legault).
La prochaine année sera fort occupée en politique québécoise. Lorsque la CAQ a encaissé ses premiers coup dans l’opinion publique en 2023, elle détenait toujours le luxe du temps. Cet avantage s’est maintenant évaporé.
À ce stade, le PQ a clairement remporté « l’entre-campagne ». Viendront bientôt la pré-campagne et, enfin, la campagne officielle.
C’est donc à suivre.
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